Gratis Joomla Templates by Hostmonster Coupon

Des épices avec votre ketchup, M. Buffett ?

Catégorie : Blogues Publication : jeudi 13 mars 2014 Écrit par Mario Lavallée

Warren Buffett et un groupe brésilien ont récemment mis la main sur Heinz. J’ai d’ailleurs parlé de cette transaction dans mon premier blogue. M. Buffett aime bien les affaires simples dont les marges sont excellentes et protégées par des marques de commerce dominantes. Heinz a ces caractéristiques.

McCormick & Company Inc (MKC) répond également à plusieurs critères de M. Buffet. L’entreprise distribue des épices, assaisonnements et condiments aux épiciers, aux restaurants et à l’industrie de la transformation alimentaire. Il s’agit d’un secteur qui ne craint pas trop les changements technologiques. Les épices sont utilisées depuis longtemps. Souvenons-nous que la découverte de l’Amérique est une conséquence secondaire de la recherche d’une route plus courte pour ramener les épices d’Asie en Europe. On ne risque pas de trop se tromper en affirmant que les épices seront encore là pour longtemps.

Les marges obtenues par McCormick sont bonnes. On peut trouver sur le site de Reuters que la marge brute sur les ventes a été en moyenne de 41 % depuis 5 ans. La marge d’opération mesurée par le bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) sur les ventes a été de 16,6 % sur la même période. Ces éléments et d’autres ont permis à McCormick de dégager un ROE annuel moyen de 28,4 % sur la dernière période de 5 ans.

Au moment d’écrire ces lignes, le titre se transigeait à 72,40 $ ou un multiple de la valeur comptable de 5,6. Le bêta du titre est de 0,42. En appliquant la même approche que pour Heinz (voir mon premier blogue) et en augmentant le bêta à 0,5, on obtient un rendement exigé pour McCormick de 6 % (3 % + 0,5 x 6 %). Présumons un ROE de 25 % (vs 28,4 % de moyenne sur 5 ans). Supposons également que 10 % seulement des bénéfices pourrait être réinvesti à 25 %. Avec ces hypothèses, il pourrait être justifié de payer 6,4 fois la valeur comptable. Un tel multiple veut dire un prix de 82,60 $ soit une prime de 14 %. En combinant McCormick avec Heinz, M. Buffett profiterait certainement de synergies organisationnelles et commerciales ce qui permettrait d’augmenter le rendement des deux organisations.

Bref, M. Buffett devrait songer à ajouter des épices à son ketchup.

Cette discussion sur McCormick ne constitue pas une recommandation d'achat ni de vente. Deux personnes qui sont liées à moi possèdent le titre de McCormick depuis plusieurs mois. Je n’en possède personnellement aucun et ne prévoit pas en acquérir au cours des prochains mois.